Depuis quelques jours, la Métropole communique sur les effets supposés de sa politique du logement sur notre territoire.
Malheureusement, la réalité est bien différente du monde imaginaire que les communicants de l’équipe en place ont rêvé.
A Lyon, le loyer médian (source Observatoire des loyers) est passé de 12 à 12.4 €/m² entre 2020 et 2023 (15.6 à 16.2 sur les petites surfaces, soit +4%), et pour les locations de moins d’un an il est passé de 16.3 à 17.1 (soit +5%). Selon le site Clameur, cette médiane est montée à 15€/m² en 2024, et pour les petits logements le loyer se situerait plutôt entre 17 et 19€/m², soit une hausse dépassant le rythme de l’inflation.
Selon une autre source (étude Locservice), une accélération de la hausse significative s’est déroulée sur 2024 et le loyer moyen à Lyon se situerait à 20,33€ toute surface confondue (ce qui confirme l’hypothèse d’une médiane à 15€/m²). Et Villeurbanne fait partie des villes dont les loyers ont, en moyenne, le plus augmenté en 2024 (+7.5% – source Locservice).
Médiane, moyenne, tout cela peut être complexe à lire. Concrètement, il est difficile de trouver un studio à moins de 400€ et un T1 à moins de 700€.
Depuis plusieurs années, la tension locative est au plus haut à Lyon, avec 13 demandes pour 1 logement, ce qui fait de notre ville la moins accessible de France (source enquête annuelle LocService). En conséquence, la rotation locative a baissé de 20% entre 2021 et 2024 (source Fnaim). Ces données et pourcentages un peu austères signifient que notre ville n’est pas accessible, et qu’elle l’est même de moins en moins. En parallèle, selon le site de la Métropole, il y a 70 000 demandes en attente pour un logement social, avec 14 000 accès par an. Il y a 10 demandes pour un logement, et le temps d’attente est supérieur à 2 ans et demi. L’offre publique ne peut donc pas compenser la faible accessibilité du privé.
Depuis novembre 2021, la Métropole de Lyon expérimente l’encadrement des loyers. La Loi le lui permettait car notre territoire était en forte tension locative. Ce fut une excellente initiative d’avoir expérimenté ce dispositif. Force est de constater qu’il n’a pas contribué à faire baisser ladite tension locative. Elle a fortement augmenté. En conséquence, il est temps de tirer les enseignements de cette expérimentation et de chercher d’autres approches que le contrôle des loyers pour faire de Lyon et Villeurbanne des communes plus accessibles, plus accueillantes à tous ceux qui veulent s’y loger. Bien habiter à Lyon va nécessité de faire preuve d’imagination et de repenser l’action publique plutôt inefficace ces dernières années.